Les transports en commun se mettent au vert

Publié le 22/04/2020 par Thomas Lecors

  • Les régies de transport en commun renouvellent leur flotte de véhicules pour privilégier des véhicules moins polluants, tels que les véhicules électriques, à hydrogène ou fonctionnant au biogaz.
  • De plus en plus de transporteurs s'engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre grâce à différentes actions concrètes comme le renouvellement de leur flotte et la formation à l'éco conduite.
  • La RATP prévoit de convertir la majorité de sa flotte de bus à l'électrique d'ici 2025 et souhaite réduire ses émissions de CO2. Des expérimentations avec des bus électriques ont également lieu dans d'autres régions françaises.

Aujourd’hui, l’enjeu environnemental occupe une place grandissante dans les villes. Depuis plusieurs années, les régies de transport en commun renouvellent progressivement leur flotte de véhicules en privilégiant des véhicules moins polluants. L’idée est d’améliorer la qualité de l’air en zone urbaine. Plusieurs options sont disponibles comme les véhicules électriques, à hydrogène ou fonctionnant au biogaz.

Les transports en commun se mettent au vert

Dans l’hexagone, un décès sur 1 000 serait dû à la mauvaise qualité de l’air. La pollution atmosphérique constitue la 3e cause de mort évitable en France, après le tabagisme et l’alcool. Selon une étude récente de l’organisme Santé Publique France, elle serait responsable de 48 000 morts chaque année en France. Plus de 30 000 de ces 48 000 décès pourraient être évités par an si toutes les municipalités françaises parvenaient à se mettre au niveau des villes les moins polluées du pays. Être exposé aux particules fines a pour conséquence de développer des maladies cardiovasculaires. Réduire la pollution atmosphérique est à ce titre un enjeu de santé publique essentiel.

Les transporteurs de voyageurs s’engagent

De plus en plus de transporteurs s’engagent dans des programmes pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Certains ont par exemple signé  la Charte Objectif CO2. Dans ce cadre, les transporteurs s’engagent par différentes actions concrètes à réduire leur empreinte carbone (renouvellement de leur flotte de bus, formation à l’éco conduite…). Ce dispositif a été mis en place par l’Ademe, une agence gouvernementale pour la transition écologique. L’objectif pour 2020 est de faire en sorte que 30 000 véhicules de transport de voyageurs soient concernés.

L’essor des bus à hydrogène

En 2019, plus de 300 bus fonctionnant à l’hydrogène ont été mis en circulation en Europe. À moyen terme, le programme européen H2bus a pour but d’acquérir près de 600 bus. Ce dispositif permettra de réduire chaque année de plus de 500 tonnes les émissions de gaz à effet de serre. Dans les Hauts-de-France, l’opérateur Transdev exploite déjà une ligne de 6 bus qui fonctionnent grâce à l’hydrogène et qui relie plusieurs communes du Pas-de-Calais. L’opérateur est approvisionné en hydrogène par l’intermédiaire d’une filiale d’Engie. Plusieurs projets sont à l’œuvre à Toulouse et à Auxerre. Transdev a également des projets aux Pays-Bas, notamment dans la ville d’Eindhoven. Dans les années à venir, le nombre de bus fonctionnant à l’hydrogène devrait augmenter.

La RATP renouvelle sa flotte

En Île-de-France, la révolution des transports est déjà lancée depuis plusieurs années. En effet, dès 2014, la RATP a dévoilé un ambitieux projet avec son plan Bus2025. L’idée est de convertir la majorité de sa flotte de bus, qui compte 4 700 véhicules, à l’électrique d’ici 2025. Ce programme envisage aussi de supprimer les bus diesel dans la région. À horizon 2025, la RATP veut disposer d’une flotte de bus 100 % « propres », avec des bus fonctionnant au biogaz et des bus électriques. La régie parisienne de transport souhaite réduire de 20 % ses émissions de CO2. Elle souhaite parvenir à l’objectif de 2/3 de ses dépôts de bus à l’électrique et 1/3 au gaz. À noter que les bus fonctionnent grâce à des batteries électriques. Ce grand renouvellement du parc est déjà en marche, car la RATP a dévoilé, en 2019, les résultats d’un énorme appel d’offres qui prévoit l’achat de près de 800 bus électriques. La RATP possède actuellement 83 bus électriques et près de 150 fonctionnant au biogaz. Dans le secteur des transports de marchandises, des changements importants sont aussi en cours. Les véhicules fonctionnant grâce à une  batterie poids-lourd électrique sont de plus en plus nombreux.

Un bus électrique en expérimentation dans la région narbonnaise

Localement, les initiatives se multiplient. Fin 2019, une ligne de bus totalement électrique a été testée dans le Grand Narbonne. Pour les élus locaux, ce test a permis de vérifier les coûts de fonctionnement et de maintenance de manière à pérenniser le dispositif dans les années à venir. L’agglomération a également échangé avec Keolis, organisme chargé des transports en commun, afin de permettre une réduction des émissions de CO2. Les élus réfléchissent aussi à se doter de bus fonctionnant à l’hydrogène et au biogaz. Pour la région, les investissements sont lourds pour pouvoir diminuer la pollution atmosphérique. Le sujet mérite réflexion. En effet, un bus thermique coûte environ 250 000 €, pour un bus électrique il faut compter le double. Les décideurs souhaitent donc s’orienter vers l’option la plus rentable sur le long terme.

Des tests dans l’agglomération de Dieppe

Au début du mois de mars 2020, des bus à propulsion électrique ont été expérimentés sur deux lignes de l’agglomération de Dieppe, en Seine-Maritime. Il s’agit des lignes les plus fréquentées de l’agglomération. Les élus locaux sont en phase de réflexion sur le renouvèlement du parc de bus et montrent un intérêt important pour cette option. Mais ils veulent pouvoir établir une comparaison avec les modèles qui fonctionnement à l’hydrogène ou au biogaz.

Marseille s’oriente aussi vers l’électrique

À horizon 2024, l’ensemble des nouveaux véhicules de transport de voyageurs qui seront achetés par la Régie des transports métropolitains de Marseille seront des bus électriques. La cité phocéenne souhaite disposer d’un parc de bus totalement électrique d’ici l’année 2035. Tout un système permettant de recharger les bus doit être mis en place. Cette option a été préférée au biogaz.

Mis à jour le 14/02/2024