- La mairie de Paris prévoit de réduire la vitesse sur le périphérique de 70 à 50 km/h pour lutter contre la pollution et les nuisances sonores, mais le gouvernement refuse cette mesure.
- Le ministre des Transports estime que cette limitation pourrait aggraver les embouteillages et soutient plutôt l'idée d'une voie réservée au covoiturage.
- Malgré l'opposition du gouvernement, la mairie maintient sa décision pour des enjeux environnementaux, ce qui crée un bras de fer politique et juridique entre les deux parties.
Le 7 décembre 2023, une annonce du ministre des Transports, Clément Beaune, a ravivé les tensions entre la mairie de Paris et le gouvernement français. La mairie, dirigée par Anne Hidalgo, avait prévu de réduire la vitesse maximale autorisée sur le périphérique parisien de 70 à 50 km/h après les Jeux Olympiques de 2024. Cette décision, faisant partie du plan climat 2024-2030 de la ville, visait à réduire significativement la pollution et les nuisances sonores. Cependant, le ministre Beaune a clairement indiqué que l'État ne validerait pas cette limitation.
Les arguments du Ministre des Transports
Clément Beaune a exprimé ses réserves quant à l'efficacité de cette mesure à court terme. Il a souligné que le périphérique, un axe majeur emprunté quotidiennement par environ 1,2 million de véhicules, est déjà très embouteillé. Selon lui, une telle réduction de la vitesse pourrait aggraver la situation et "rendre les gens fous". Le ministre a toutefois manifesté son soutien à l'idée d'une voie réservée au covoiturage sur le périphérique.
La réaction surréaliste de la Mairie de Paris
Face à l'opposition du gouvernement, la mairie de Paris reste ferme sur sa décision. Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo, a confirmé que la ville maintiendrait son projet, invoquant des enjeux environnementaux majeurs. La mairie considère cette mesure comme une étape cruciale dans la transformation du périphérique en un boulevard urbain plus respectueux de l'environnement.
Un bras de fer politique mais aussi juridique
Ce désaccord s'inscrit dans un contexte de tensions politiques croissantes entre la mairie de gauche et le gouvernement. La mairie de Paris, en vertu de la loi du 28 février 2017, a le contrôle de la plupart des axes routiers de la capitale. Cependant, le périphérique est une exception, relevant de la compétence de la préfecture de police, qui dépend du ministère de l'Intérieur. Ainsi, toute modification de la vitesse sur le périphérique nécessite une validation de l'État.
Cette décision a un impact direct sur les 500 000 personnes vivant à proximité du périphérique, souvent dans des quartiers populaires. La réduction de la vitesse vise à diminuer les nuisances sonores et la pollution, améliorant ainsi la qualité de vie de ces résidents. D'un autre côté, les critiques soulignent que cette mesure pourrait entraîner des embouteillages supplémentaires et affecter négativement la fluidité du trafic.
La décision finale concernant la limitation de vitesse sur le périphérique parisien reste incertaine. Ce débat soulève des questions importantes sur la gestion des transports urbains, l'impact environnemental et les dynamiques de pouvoir entre les autorités locales et nationales. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer l'issue de ce bras de fer politique et environnemental.