Les routes rassurantes sont les plus mortelles

Publié le 18/03/2016 par Adrien Michel

Quelle est votre route préférée ? Prenez le temps de prendre un crayon et une feuille pour dessiner en quelques minutes ce qui est selon vous la route idéale, sur laquelle vous aimez conduire. Imaginez la météo, la circulation, le tracé de la route… Ne serions-nous pas tentés de dessiner une route ensoleillée et peu fréquentée, sans intersection et bien dessinée ?

Les routes rassurantes sont les plus mortelles

Lorsque vous avez fini, réitérez l’expérience, et dessinez une route sur laquelle vous n’aimeriez pas vous retrouver. De même ; imaginez la météo, le tracé et le trafic… Je suppose qu’apparaît alors une route sous la pluie, avec des virages serrés et de la circulation.

Laquelle de ces deux routes est la plus dangereuse selon vous ? Naturellement, on a tendance à désigner la route dont les conditions de conduite sont les plus défavorables : la route sur laquelle on n’aimerait pas se retrouver en somme ! Comme on nous le dit souvent, les routes qui présentent les meilleures conditions de circulation : ensoleillées, bien tracées et peu fréquentées, sont en réalité les routes qui enregistrent le plus d’accidents mortels. Ne tombez pas dans le piège !

Un petit état des lieux

Selon les données du Bulletin d’Analyse des Accidents de la Circulation (BAAC), voici les données que nous retenons. Les accidents mortels arrivent :

75% par beau temps, 10% par temps de pluie légère, et 3% par temps de forte pluie. Vous remarquerez que plus les conditions météorologiques se dégradent, moins les accidents mortels surviennent.

Autres statistiques que l’on pourrait tout à fait croiser avec les précédentes, les accidents mortels arrivent :

72% sur une ligne droite, 26% dans un virage, et 2% dans un virage en S. Tout comme nous le faisions remarquer pour les conditions météorologiques, plus le tracé de la route paraît dangereux (manque de visibilité), moins il survient d’accidents mortels !

Pourquoi un tel paradoxe ?

Les éléments que nous citons ci-dessus peuvent paraître aberrants, pourtant, il n’y a nulle erreur dans ces statistiques. Ils peuvent être approximatifs, mais la tendance générale est là : plus les conditions de circulation sont favorables, plus la mortalité sur la route est élevée.

« Les situations confortables et rassurantes favorisent l’apparition de comportements inconscients et automatiques dangereux. Nous faisons beaucoup moins attention, et c’est l’accident ! »

L’explication à cette tendance est la suivante : lorsque nous sommes sur une route que notre esprit considère comme sûre, notre niveau d’attention baisse sensiblement. En effet, puisque nous ne nous sentons pas en danger, notre cerveau relâche l’attention pour économiser notre énergie et fonctionne sans que l‘on réfléchisse. A l’inverse, lorsque nous sommes dans des conditions de circulation défavorables, nous sommes bien plus attentifs à notre environnement et nous faisons plus attention. En somme : plus la route est mauvaise, plus nous sommes attentifs, moins nous faisons d’erreurs !

Nous sommes sereins, sur la route de la plage : personne sur la voie et le soleil brille. La vitesse constante et le ronronnement du moteur ont tendance à nous hypnotiser et à nous endormir. C’est alors que nous vaquons à d’autres occupations que la conduite : on se met à envoyer des SMS, à se perdre dans le paysage, à chercher quelque chose dans son sac, à gronder les enfants… A faire un selfie… Le tout, à 90km/h sur la route . Malheureusement, c’est dans ce genre de situations que beaucoup de personnes trouvent l’arbre de leur vie.

Prendre conscience de ce piège est déjà une première chose pour se protéger sur la route : surtout que le conducteur d’en face se trouve exactement dans la même situation que vous ! Soyez vigilant pour deux donc, même si vous connaissez le coin comme votre poche ! 🙂

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